On prête à Jean-Luc Godard cette formule : « Dans audiovisuel, audio vient en premier ». Parfois plus célèbre encore que le film dont elle est tirée (rappelez-vous qu’il y a un film avant l’air du « Pont de la rivière Kwai »), la musique est omniprésente au cinéma, jusqu’à devenir un personnage à part entière. Inspirés par le blog Ciné Pop, nous dressons pour vous une sélection des meilleures compositions pour le grand écran.

Et si l’on devait choisir la meilleure musique de film 1

Bandes originales

Vous fredonnez le « Chabadabada » d’Un homme et une femme de Claude Lelouch dès que vous voyez un couple d’amoureux ; vous avez en tête les premières mesures de Lawrence d’Arabie ou du Docteur Jivago, composées par Maurice Jarre pour David Lean ; et vous connaissez par cœur les chansons de tous les dessins animés depuis Blanche-Neige et les sept nains

Tout va bien : vous êtes un spectateur de cinéma lambda. Sans vous en rendre compte, vous intégrez et retenez les airs les plus célèbres composés pour le grand écran. Pour vous, Indiana Jones, Harry Potter ou Terminator ne seraient rien sans leurs thèmes musicaux. Et Titanic sans la musique de James Horner ? Impensable.

Pourtant, les compositeurs restent trop souvent méconnus. Tout le monde ne connaît pas ces génies qui ont accompagné les grands réalisateurs du XXe siècle, et au-delà – Bernard Herrmann pour Alfred Hitchcock, John Williams pour Steven Spielberg, Danny Elfman pour Tim Burton, etc.

Igor Stravinski disait que « le seul intérêt de la musique de films est de nourrir son compositeur ». Le grand homme se trompait et nous allons vous le prouver, avec cette sélection des meilleures, des plus belles, des plus marquantes parmi toutes les musiques de films.

Les dinos de Jurassic Park

Le choc produit en 1993 par la sortie de Jurassic Park doit beaucoup à la musique tour à tour angoissante et grandiose de John Williams. Voulez une preuve ? Pour Jurassic World, Michael Giacchino a repris sans le modifier le thème principal du film de Spielberg.

Les morceaux emblématiques :

  • « Theme from Jurassic Park » : l’un des airs les plus célèbres des années 90, et du cinéma tout court. La découverte de l’île, et notamment l’arrivée en hélicoptère, sont accompagnées par ce thème grandiose et puissant.
  • « The Raptor Attack » : parce que vous avez flippé. Parce qu’on a tous flippé.

Pulp Fiction, la BO qui fait « pop »

Palme d’Or à Cannes en 1994, le deuxième long-métrage d’un petit génie du cinéma, Quentin Tarantino, fonctionne en adéquation avec sa partition musicale. Aucun morceau n’a été composé pour le film : Tarantino a puisé dans les archives rock, pop et soul du répertoire américain.

Ce mode opératoire a participé du succès de ses films : Tarantino remet des musiques oubliées au goût du jour de la même façon qu’il relance la carrière de comédiens devenus has been (John Travolta, Pam Grier ou Robert Forster pour ne citer qu’eux). L’identité de Pulp Fiction est ainsi inséparable des artistes qui y sont représentés.

Les morceaux emblématiques :

  • « Misirlou » par Dick Dale : légendaire, le morceau clôt le dialogue d’ouverture entre Pumpkin et Honey Bunney et précède un changement de ton radical avec le « Jungle Boogie » de Koo & the Gang. Un must.
  • « You Never Can Tell » par Chuck Berry : qui n’a pas reproduit la chorégraphie du duo Travolta/Thurman pour le concours de twist au Jack Rabbit ? Il paraîtrait que les deux zouzous n’ont pas gagné le trophée, mais qu’ils l’ont piqué avant de mettre les voiles.
  • « Girl, You’ll Be a Woman Soon » par Urge Overkill : cette reprise de Neil Diamond est un moment de pur jouissance musicale, surtout quand on se rappelle que le morceau précède l’overdose de Mia Wallace.

Et si l’on devait choisir la meilleure musique de film 2

Les chorégraphies spatiales de L’Odyssée de l’espace

Encore une partition qui n’a pas été écrite pour l’occasion. Stanley Kubrick demanda à Alex North de lui composer une bande originale complète qu’il mit ensuite de côté, pour lui préférer l’emploi de musique classique. North ne découvrit le pot aux roses que le soir de l’avant-première à New York.

Kubrick voulait utiliser des musiques non-originales depuis le début, mais il fallait d’abord contenter les producteurs de la MGM en passant par North. Dommage pour le compositeur, mais tant mieux pour nous : cette succession de morceaux empruntés au classique a fait de 2001, l’Odyssée de l’espace, sorti en 1968, un bijou intemporel.

Les morceaux emblématiques :

  • « Ainsi parlait Zarathoustra » : l’ouverture du film et ses quelques notes reprises mille fois, dans tous les sens (rien que dans Wall-E, par exemple).
  • « Le Beau Danube bleu » : les chorégraphies entêtantes des vaisseaux spatiaux rythmées au son des mesures de cette valse incroyablement mélodieuse sont séquences les plus stimulantes de toute la science-fiction cinématographique. On n’a jamais plus filmé les étoiles de cette façon-là.

Et si l’on devait choisir la meilleure musique de film 3

Star Wars sans fausse note

John Williams, encore lui, signe l’une des participations les plus connues de toute l’histoire du cinéma. Roi du leitmotiv à la Wagner, Williams associe les personnages et les lieux à ses musiques, offrant les plus belles identifications musicales écrites jusque là.

La sortie du premier épisode de Star Wars en 1977 est un événement en soi – George Lucas avait parié gros là-dessus – mais sa bande son en est un autre, parce qu’elle marque la renaissance des grands thèmes orchestraux symphoniques qu’Hollywood avait délaissés.

Les morceaux emblématiques :

  • « Main Theme » : le morceau qui ouvre chaque Star Wars depuis 1977. Vous êtes mis au défi de ne pas éprouver de frissons en entendant cette musique.
  • « The Imperial March » : le thème qui accompagne la démarche lourde et la respiration sifflante du plus grand méchant de tous les temps (oui, oui), Dark Vador. Un concentré de négativité et de lyrisme mêlés.

Ce choix très subjectif vous est proposé à titre d’exemple, parce qu’il nous semble que la meilleure musique de film est d’abord celle qui vous touche profondément en tant que spectateur et auditeur.