En Europe, depuis le Moyen-Age, la grande majorité des hommes doit produire pour survivre. Au Moyen-Age, il fallait cultiver la terre pour le seigneur ou au mieux partir en croisade quand on était né avec une cuillère en argent dans la bouche. En 1789, tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit et les privilèges sont abolis, mais l’écrasante majorité continue de cultiver ou de travailler pour les proto-capitalistes. Au XIXème siècle, produire devient un impératif et le moteur de la prospérité européenne. A la fin du XXème siècle, on assiste au retour des impératifs de productivité d’antan après une nette amélioration des conditions de travail durant les Trente Glorieuses. Pourquoi adopter la slow attitude, l’attitude en contresens qui va dans le bon sens ?

La slow attitude, à contre-courant

La productivité aujourd’hui

Depuis la fin des Trente Glorieuses, les impératifs de productivité ont augmenté à cause des crises économiques successives, de la concurrence et de la prééminence du modèle socio-économique américain. De nouveau, il faut produire au travail, et même produire tout court.

En effet, le champ de la production s’est étendu à la vie sociale et personnelle. Autrement dit, l’idéal d’une journée type en 2014 est de travailler, puis de cuisiner sainement, d’aller au sport, d’effectuer quelques tâches ménagères, de s’occuper de ses enfants et de consacrer du temps à la vie de couple. Ainsi, à part pour quelques privilégiés – qui s’ignorent bien souvent ou nient en bloc leur statut de privilégié – la norme sociale est à l’accumulation des activités et à l’efficacité absolue dans la réalisation de ces activités.

En théorie, ces journées types sont on ne peut plus saines, puisque l’on s’épanouie en travaillant, en mangeant sainement, en faisant du sport, en sortant et en s’occupant de ses enfants. Mais le rêve de l’épanouissement dans la production est vite rattrapé par un burn out qui laisse improductif.

Pourquoi adopter la slow attitude ?

La slow attitude est un mode de vie respectueux des limites humaines. Comme son nom l’indique, il s’agit de prendre son temps lorsqu’on réalise des tâches, de méditer, de distinguer l’essentiel de ce qui ne l’est pas et de prendre soin de son corps.

Ce mouvement, la slow attitude, est un mouvement récent, mais n’est pas pour autant novateur. En effet, dès le XVIème et XVIIème siècle, une littérature pastorale se développe en réaction aux villes jugées lieu du vice. Quatre siècles plus tard, le mouvement hippie se mobilise, entre autre, contre la logique de production et de consommation, et l’individualisme. La slow attitude d’aujourd’hui reprend donc des idées anciennes en accord avec ce qu’on appelle à ce jour le développement durable.

Comment adopter la slow attitude ?

  • Manger sainement : adieu la junk food, les plats préparés et gras
  • Lire et méditer
  • Avoir une activité physique régulière : il peut s’agir d’activités très simples comme la marche.
  • Ne rien faire : apprenez à vous ennuyer
  • Vivre proche de la nature et la contempler
  • Limiter les transports : ils entraînent fatigue, stress et perte de temps

Appliquer la slow attitude lorsqu’on travaille est un pari fou. Aussi, une des solutions pour l’appliquer partiellement est de se ménager, autrement dit, d’opter pour les activités essentielles et se reposer le reste du temps en profitant de votre temps libre. L’autre solution réside dans la clé des champs.