Traduire en bon français « porno pour mamans » ou « porno de la ménagère », le Mommy Porn est un nouveau genre littéraire lancé par le succès de Cinquante nuances de Grey, le bestseller de l’écrivaine britannique E. L. James vendu à 100 millions d’exemplaires. Taxé de nouveau roman libertin, à mi-chemin entre l’érotisme et le romantisme ou comment faire du neuf avec du vieux, on vous décode le Mommy Porn.

Les dessous du Mommy Porn, genre littéraire pour ménagère avertie1

Le Mommy Porn, un genre à succès

Avant, les mamans préféraient les romans Harlequin avec des histoires d’amour à l’eau de rose, aujourd’hui, le Mommy Porn dépoussière le genre avec des scènes « d’amour » très osées. Des titres éloquents et des scènes interdites au moins de 18 ans, voilà la base de tout bon roman qui se revendique du nouveau mouvement littéraire, le Mommy Porn. Principalement écrits par des femmes, ces romans sont souvent une suite de plusieurs tomes qui font durer le plaisir jusqu’au dénouement final.

Les sagas plus connues :

  • Cinquante nuances de Grey, premier tome de la trilogie de E. L. James
  • Dévoile-moi, premier tome de la trilogie Crossfire de Sylvia Day
  • Beautiful Bastard, premier tome de la saga de Christina Lauren

On parle encore de Cinquante nuances de Grey, sorti en 2012, bien qu’en partie à cause de l’adaptation cinématographique du livre et le premier opus de Sylvia Day a délogé le très attendu Une place à prendre, le premier roman de J.K. Rowling après la saga Harry Potter, à la tête des ventes de librairies. Alors pourquoi ce genre littéraire fait autant recette ?

Parce que c’est un genre décomplexé, qui ne prétend pas faire partie de la grande littérature. Les auteurs de Mommy Porn divertissent leur lectorat sans compromis mais avec une formule assez récurrente.

La recette gagnante

Un modèle ressort, celui du héros beau, torturé et dominant qui tente d’asservir l’héroïne, madame tout le monde et se laisse finalement attendrir par l’amour, le vrai avec un final digne d’un happy end d’Hollywood.

Les dessous du Mommy Porn, genre littéraire pour ménagère avertie2

Si les scénarios ne sont pas d’une grande originalité, le Mommy Porn semble s’attacher à un certain réalisme dans les scènes de sexe, décrites à grand renfort d’expériences personnelles vécues en général par l’auteur lui-même. On se souvient du grand battage médiatique autour du livre Cinquante nuances de Grey, nourri des confessions de l’auteure sur le processus d’écriture des scènes de sexe, en totalité écrites à partir d’expérimentations personnelles de cette dernière avec son mari.

En effet, de son propre aveu l’auteure Sylvia Day le confirme en interview : « Nos héroïnes sont jeunes et tombent amoureuses d’un type très riche et très beau : tout ça n’est pas réaliste, évidemment. La romance relève du fantasme, c’est même sa raison d’être. », mais elle ajoute « les scènes de sexe sont plus réalistes […] Je me suis employée à décrire honnêtement ce qu’une femme peut ressentir durant l’acte sexuel ».

Le Mommy Porn n’a pas fini de faire parler de lui, en témoigne l’interminable série de livres de Christian Lauren  qui fait suite à son premier roman Beautiful Bastard, dont le 8ème tome est en librairie. L’engouement est tel qu’il a pris d’assaut les salles de cinéma avec le film Cinquante nuances de Grey  avec 2 millions de spectateurs la semaine de sa sortie, bref que vous soyez pour ou contre, vous ne pourrez pas y échapper ! Pour tous ceux qui n’ont pas envie de lire le livre, voici la bande annonce.